L’homme avec une moitié de cerveau (1/4)

Par Paul Hattaway

Nous voudrions faire un détour de nos lettres de nouvelles habituelles et partager avec vous un témoignage personnel. Si vous faites partie de nos contacts mail, vous êtes probablement au courant d’une partie de ce que nous allons partager. Pour beaucoup d’autres, cependant, vous prendrez conscience seulement maintenant de ce que Paul a vécu ces derniers mois. Nous espérons que vous serez encouragés…

120-TheManwithHalfaBrain_Page_01_Image_0002Un homme de la tribu Tamang du Népal de l’Ouest. Les Tamang  sont au nombre de près de deux millions et habitent des centaines de villages dans toute la chaîne de l’Himalaya – la chaîne de montagne la plus élevée au monde. La plupart des Tamang n’ont jamais entendu l’évangile, bien qu’une petite église vibrante émerge depuis quelques années. Nous avons le privilège de soutenir plusieurs évangélistes asiatiques qui cherchent à atteindre la tribu Tamang, par le moyen du fond de soutien des évangélistes.

«Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous. » (2 Corinthiens 4:8-12)

Mercredi 29 mai, je me suis couché, me sentant comme d’ordinaire. Après une bonne nuit de repos, je me suis réveillé, et j’avais le tournis. J’ai essayé de me lever, mais ne pouvais ni me tenir debout, ni marcher. Ma main et mon bras gauche étaient aussi froid qu’un bloc de glace! j’ai su immédiatement que quelque chose de grave était en train de se produire. Ma femme a appelé une ambulance et j’ai été emmené en deux heures et demi à un hôpital dans une autre ville. A mon arrivée, on m’a mis sur un brancard pour me faire passer  un scan CT (Ndt: pour une tomodensitométrie cardiaque, qui dure de sept à dix secondes, et reproduit en images à trois dimensions la totalité du cœur et des artères). Au bout d’un certain temps, un docteur est arrivé avec la sombre nouvelle : « Monsieur Hattaway, vous avez eu une attaque massive. Je suis désolé de devoir vous dire que la moitié de votre cerveau a dépéri. La partie gauche de votre corps est paralysée ».

Une des premières pensées que j’ai eues après avoir reçu ce sombre diagnostic était: «Ce n’est pas un problème pour Jésus! Cent pour cent du cerveau de Lazare était mort, mais le Seigneur l’a complètement guéri, et l’a ressuscité des morts! Je savais que d’un point de vue humain ma situation était critique, mais Jésus agit à un niveau super-naturel, and Il a dit,  «Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. » (Luc 18:27 )

Ceux qui me connaissent le mieux savent que j’essaie de voir le côté comique de chaque situation. J’ai demandé au docteur de s’approcher et lui ai dit, «Ne vous inquiétez pas. S’il ne me reste que la moitié du cerveau, je parie que j’ai toujours l’avantage sur plein de gens!»

Faire face à la réalité : je suis mortel

«Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.» (Hébreux 4:13)

Le moment le plus difficile pour moi fut le long trajet initial en ambulance. Joy et nos deux enfants suivaient dans une voiture, ne sachant pas si j’étais mort ou vivant. A ce moment-là, voici les deux/trois pensées qui s’imposaient à mon esprit:

Tout d’abord, j’ai pris conscience comme jamais combien nos vies sont fragiles et éphémère. La plupart des gens vivent vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir, ne réalisant pas que nous sommes tous à un battement de cœur, un caillot de sang, ou un accident près du moment où nous nous tiendrons face à notre juge et créateur.

Plus tard, après davantage de tests et scanners, on m’a dit que mon attaque avait probablement été causée par un minuscule caillot de sang – peut-être aussi petit qu’une tête d’épingle – qui s’était formé quelque part dans mon corps. Cette interruption minimale du flot sanguin dans mon cerveau a à elle seule été la cause d’une attaque massive. Que la Bible est vraie lorsqu’elle déclare que nous sommes «[faits] d’une étrange et admirable manière.» (Ps 139.14, version Darby)

Ensuite, j’ai demandé au Seigneur de ramener à l’esprit toute personne à qui il me fallait encore pardonner, pour quelque raison que ce soit. J’ai entendu un jour un prédicateur dire que l’occupation la plus futile sur cette Terre, c’est d’être docteur, parce qu’il est garanti que 100 pour cent de leurs patients vont finir par mourir! Si le temps était arrivé pour moi de mourir, je ne voulais pas me tenir devant le juge de toute la terre en ayant encore quelque chose contre quelqu’un. En effet, Jésus établit une relation directe entre le pardon de Dieu et notre pardon ou refus de pardonner aux autres. Il a dit, « si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous;  mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos fautes » (Matthieu 6.14-15)

Quelques jours plus tard, mon désir de pardonner a été mis à l’épreuve quand j’ai appris qu’à peine la nouvelle de mon attaque connue, quelques personnes lâches dont je tairai le nom ont envoyé des messages à ma famille (par le monde parfois délirant des réseaux sociaux), se moquant de mon attaque et souhaitant ma mort. Honnêtement, je peux vous dire que quand j’ai appris cela, j’ai ri de bon cœur, et ai instantanément pardonné à ces personnes, sans arrière pensée. Je me suis dit que si le Fils de Dieu sans péché avait jugé bon de pardonner à Ses meurtriers alors qu’ils le clouaient à la croix, alors la moindre chose que je pouvais faire à mon niveau, c’était tâcher de l’imiter et pardonner à ces pauvres âmes. J’ai ri, parce que je savais que les hommes peuvent dire ou faire ce qu’ils veulent à mon égard, cela n’a aucune sorte d’importance.

Maintenant, je réalise que bien des chrétiens de nos jours pensent que les croyants ne devraient pas avoir d’ennemis, sinon des ennemis spirituels. Si l’on se place du point de vue dont nous voyons les autres, je suis d’accord. Mais si l’on parle du point de vue dont les autres peuvent nous voir et nous traiter, les Ecritures sont très claires, dans d’innombrables passages, qu’une horde d’ennemis va s’opposer à nous. Il serait plus facile d’avoir affaire à des ennemis d’ordre spirituel seulement, mais notre expérience  nous fait dire que c’est bien plus difficile quand ces esprits viennent à nous sous une forme humaine! Souvent, lorsqu’on me demande de rendre mon témoignage, je dis  « Depuis mes 19 ans, âge auquel j’ai décidé de suivre Jésus-Christ et de le servir de tout mon cœur, je peux décrire ma vie comme une aventure passionnante vécue avec Dieu, avec en contrepartie, dans la même mesure, une accumulation régulière d’ennemis! » D’où le besoin constant de marcher dans le pardon.

Paul Hattaway, lettre de nouvelles d’Asia Harvest, août 2013, “Un témoignage personnel: l’homme avec une moitié de cerveau”, 1/4

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