«C’est MOI qui y vais» (2/2)

Depuis la Ligne de front, Par Paul & Joy Hattaway

Le terme rendu par «ministre» dans le Nouveau Testament correspond au terme grec couramment utilisé pour désigner un esclave enchaîné avec d’autres dans la cale d’un bateau avec ordre de ramer. Caché de la vue, le rôle de tels «co-esclaves» était de servir de moyen de propulsion, afin de faire avancer le navire vers sa destination, pour le bénéfice d’autres qu’eux-mêmes. Dans beaucoup de parties du monde Chrétien aujourd’hui, un «ministre» est l’opposé absolu – quelqu’un sur le devant de la scène en costume cravate et tout sourire. Pour cette sorte de christianisme «d’Eglise sur le devant de la scène» il va de soi que si quelque chose doit être fait, alors c’est moi qui vais le faire. Si quelqu’un doit aller quelque part, c’est moi qui devrais être cette personne.

Récemment un pasteur d’une nation occidentale fut convaincu du besoin à la lecture d’un de nos livres sur l’Église en Chine. Sa réponse ? Il organisa un voyage personnel en Chine et dit à sa congrégation que Dieu l’avait «appelé à prêcher l’Évangile en Chine.» Après quelques semaines de vacances il est rentré à la maison.

Pourquoi tant de chrétiens présument-ils que c’est à eux de faire ce qui doit être fait, et d’aller là où quelqu’un doit aller? Pourquoi devrait-ce nécessairement être à nous d’aller devant pour prêcher et baptiser? Ne vaudrait-il pas mieux que les responsables locaux baptisent les nouveaux croyants rejoignant leur église ?

Nous croyons que la Chine a besoin de missionnaires, mais pas de la sorte traditionnelle. La Chine a besoin d’hommes et de femmes qui soient prêts à venir pour servir la vision que Dieu a donnée à Son Église en Chine. Il y a au moins 50,000 évangélistes d’église de maison chinoises à l’heure actuelle qui n’ont pas la possibilité d’annoncer l’Évangile parmi les non-atteints parce qu’ils manquent du support financier pour ce faire. Ce sont des guerriers endurcis par la bataille, ils parlent couramment la langue et sont complètement intégrés dans la culture – leur culture. Il serait plus cohérent de dépenser notre énergie à aider certains de ces 50,000 à sortir de chez eux.

La question cruciale que quiconque voulant servir Dieu devrait se poser est celle-ci: suis-je prêt à être derrière la scène et laisser les autres recevoir les éloges, ou dois-je être celui qui fait la partie visible du travail? Le Seigneur Jésus disait, «Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. » (Jean 7:18)

Celui(celle) qui est prêt(e) à travailler pour le bien d’autres chrétiens, et qui ne se soucie pas que son travail soit remarqué, est un membre important du Corps du Christ. En effet, la Bible enseigne que si Dieu donne des dons pour divers ministères (apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et prédicateurs), ce n’est pas pour que ceux qui les reçoivent deviennent célèbres et aient leur moment de gloire sous les feux de la rampe! Non, ces rôles de service existent «pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ» (Eph 4:12).

J’ai lu récemment un livre où un journaliste chrétien décrivait un réveil puissant d’il y a plus d’un siècle. Comparez ses paroles à la culture chrétienne prévalente de nos jours, qui encourage l’auto-promotion et la présomption. Il écrivait: «En réalité, quand un homme en arrive au point où il aime réellement l’obscurité, où il ne cherche pas à être celui qui prêche sur scène, mais aimerait autant s’asseoir à l’arrière pour prier … c’est à partir de ce moment que Dieu peut l’élever et l’utiliser, et pas tellement avant

Beaucoup d’églises aujourd’hui n’hésitent pas à participer à l’envoi d’une famille missionnaire occidentale dont le soutien financier s’élève à plus de 2000€ [NdT: 4000$ dans le texte], en des contrées où ils peinent à apprendre la langue et choquent la vue, mais ils dédaignent soutenir 160 évangélistes Asiatiques à moins de 20€ [NdT: 25$ dans le texte] chaque mois, qui font déjà partie de la culture, parlent la langue locale, mais n’ont simplement pas les ressources disponibles pour partir annoncer l’évangile.

Nous sommes reconnaissants pour les nombreux chrétiens de par le monde qui comprennent que la façon d’avoir le plus grand impact pour l’avancée du royaume de Dieu en Asie est d’aider les croyants d’Asie à faire le travail. Au lieu de se voir comme le prophète Elie, ils voient leur rôle comme celui d’une veuve de Sareptah. Malgré sa pauvreté, elle a servi Elie en lui fournissant la nourriture (1 Rois 17.4-24). De manière similaire, nous sommes reconnaissants pour ceux qui nous aident, nous ou d’autres ministères, à approvisionner en vraie nourriture – la Parole de Dieu – Son peuple en Chine, Vietnam, Laos, Myanmar, et autres pays où les chrétiens sont affamés du Pain quotidien.

Comme la veuve continuait à servir Elie, Dieu l’a bénie elle et son fils, de telle sorte que sa jarre de farine et sa cruche d’huile n’ont jamais tari. Certains responsables d’église de maison nous ont dit combien leur congrégation était en stagnation et en déchéance spirituelle. Ils ne savaient pas comment retourner cette situation jusqu’à ce qu’ils commencent à fournir des bibles à l’église persécutée. Le temps passant, les chrétiens de ces communautés se sont arrêté de grogner les uns à propos des autres et ont commencé à focaliser leur énergie sur l’avancée du royaume de Dieu.

Un jour la tragédie a frappé, et le fils de la veuve est mort. La veuve s’est plaint amèrement à Dieu. Elie «s’étendit trois fois sur l’enfant, invoqua l’Éternel, et dit: Éternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au dedans de lui! L’Éternel écouta la voix d’Élie, et l’âme de l’enfant revint au dedans de lui, et il fut rendu à la vie. Élie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère. Et Élie dit: Vois, ton fils est vivant.» (1Rois 17:21-23)

Il ne semble jamais y avoir de pénurie de croyants retroussant leurs manches pour avoir un ministère puissant comme celui d’Elie. Pas tant que ça, cependant, sont prêts d’être comme la veuve de Sareptah.

Ta vie ou celle de ton église serait-elle devenue sèche, ou même spirituellement morte? La bonne nouvelle, c’est que Dieu peut ressusciter les morts. Engage-toi à servir Dieu et Son peuple, dans le complet anonymat si nécessaire. Si tu fais cela, en particulier si tu focalises ton attention sur l’aide que tu peux apporter pour faire connaître Christ à un peuple non-atteint, tu vas t’aligner avec les desseins de Dieu. Il se pourrait même que tu t’aperçoives que le Saint-Esprit insuffle un souffle de vie à nouveau en toi et en ton église.

Lettre de nouvelles d’Asia Harvest, Juillet 2012 (2/2)

Cette entrée a été publiée dans Bibles pour la Chine. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire