Priez pour Saeed Abedini – Mise à jour du 26 mars

Chers amis,

Une fois de plus, merci pour vos prières pour Saeed et sa famille. C’est merveilleux de voir comment le Corps de Christ s’est uni derrière Saeed dans la prière depuis tant de différents endroits, et a exprimé son amour dans une variété de formes. Dieu est à l’œuvre, utilisant l’emprisonnement de Saeed de bien des manières pour glorifier Son Fils Jésus Christ. S’il vous plaît, continuez de prier pour lui ainsi que pour la famille qu’il chérit.

Après le témoignage puissant de Naghmeh devant le congrès des Etats-Unis la semaine dernière (voir notre mise à jour précédente), il y a eu des progrès encourageants pour ce qui est de la politique. Le nouveau secrétaire d’état des Etats-Unis, John Kerry, a fait une déclaration dans laquelle il exigeait la libération de Saeed de sa prison en Iran. C’est bien la toute première fois qu’un officiel en lien avec l’administration de la Maison Blanche émet une déclaration publique engagée au sujet de Saeed:

Je m’inquiète profondément du sort du citoyen Américain Saeed Abedini, qui est détenu depuis bientôt six mois, et a été condamné à huit ans de prison en Iran pour sa croyance religieuse. Je suis troublé par les rapports qui nous informent M. Abedini a souffert de mauvais traitements physiques comme psychologiques en prison, et que son état est de plus en plus critique. Des mauvais traitements comme celui-ci sont en violation avec les normes internationales aussi bien qu’avec les lois propres à l’Iran.

Je suis également troublé du fait que la procédure officielle ne soit pas respectée pour le cas de M. Abedini et par le refus permanent d’accès consulaire par les autorités Suisses, la puissance protectrice de référence pour les Etats-Unis en Iran. J’accueille avec plaisir les rapports signalant que M. Abedini a été examiné par un médecin, et j’attends des autorités Iraniennes qu’elles honorent leur engagement de permettre à M. Abedini de recevoir un traitement pour les traumatismes décelés, par un spécialiste extérieur à la prison. Ou mieux encore, de relâcher M. Abedini immédiatement.

Texte original (anglais) de la déclaration de John Kerry

Puis, le week-end qui suivit nous reçûmes la traduction d’une lettre que Saeed avait écrite à sa femme des semaines auparavant. Elle était griffonnée sur les marges d’une feuille de journal, et a été ensuite traduite en anglais. La lettre de Saeed parle des peines et des coups qu’il doit endurer en prison, mais révèlent également sa foi profonde et son engagement pour Jésus.

Lettre de Saeed pour sa femme Naghmeh:

Coucou, mon amour, ma femme chérie,

Quand j’ai vu ma famille pour la première fois derrière le mur de verre, je pouvais distinguer ma mère, à quatre mètres de moi. Alors qu’elle s’approchait, elle me reconnu, elle s’écroula et ne put s’approcher davantage. Elle s’est mise à pleurer. Je compris ce qu’elle ressentait, parce qu’après des semaines de confinement solitaire dans la prison Evin, j’avais pu voir mon visage dans le miroir d’un ascenseur qui m’amenait à l’hôpital de la prison. J’avais dit “Hi »!” à la personne qui me regardait, parce que je ne m’étais pas reconnu. Mes cheveux étaient rasés, un peu plus bas mes yeux étaient gonflés et avaient trois fois plus de volume que d’ordinaire, mon visage était enflé, et ma barbe avait poussé.

C’est seulement une semaine auparavant qu’un membre de ma famille, les yeux fatigués et après 15 semaines de tentatives effrénées pour me faire sortir de prison, m’avait dit que mon père racontait chaque jour  « cette semaine je vais voir mon fils sortir de prison». Mais cela n’arrive pas et il n’est pas arrivé à me faire sortir de prison. A cet instant, j’ai regardé au fond des yeux ridés et fatigués de mon père. Je pouvais clairement voir qu’il avait couru pendant des mois et n’avait plus de force qui lui restait. C’était vraiment dur de voir ma famille dans une telle situation.

Toi, ma femme, à l’autre bout du monde, seule avec les enfants. Seule et en souci. Ma famille ici en Iran, soumise à des interrogations, fatiguée et soumis à une telle pression.

Avec la voix forte du garde de prison, notre séance de visite était terminée, et ils ont couvert nos yeux, et nous sommes retournés dans la pièce sombre où ne débouche aucune lumière naturelle.

J’ai commencé à prier pour ma famille. Ma chère Naghmeh. Tu est l’amour de ma vie. Je suis toujours encore amoureux de toi.

Chère Naghmeh, j’ai été piqué tant de fois que je suis rempli de poison. C’est un dicton Iranien, les gens disent qu’ils ont été piqué par tant de personnes que tout leur être est rempli de poison comme un serpent vénéneux. Ca veut dire que nous avons été piqué par les serpents de ce monde tant de fois, que le poison s’est accumulé et que nous sommes comme les serpents vénéneux. Mais si nous piquons quelqu’un, nous mourrons. Ce dicton iranien est rempli d’esprit de revanche et de refus de pardonner, et chaque fois que j’entends ceci en Iran, ça me rend malade.

Il y a quelques jours, ils ont emmené un jeune vétéran de guerre, invalidé à 80%, dans ma cellule. Il a été placé en confinement solitaire avec cette condition horrible. Et ça l’a rendu fou de rage, et il n’arrêtait pas de répéter « Pourquoi m’ont-ils fait cela à moi? J’ai donné ma vie entière pour eux. Et voici ce qu’ils me font!»  Et quand il devient vraiment enragé, il dit «Je me vengerai!»

J’ai parlé à ce jeune homme jusqu’à 4h du matin. J’ai passé du temps avec lui, et je lui ai encouragé à pardonner. Quand on ne pardonne pas, nous buvons le poison nous-même et ensuite attendons que l’autre personne meure. Et nous prenons le couteau qui nous a blessé, et nous frappons avec à nouveau! Et c’est la volonté du malin qui veut nous détruire.

Mais quand nous pardonnons, nous déversons le poison de l’ennemi et du diable, et nous ne laissons pas le poison en nous et ne laissons pas le poison faire de nous des serpents vénéneux! De telle sorte que nous ne devenons pas comme la personne que nous méprisons, et qui nous a persécuté et torturé.

Peut-être demandez-vous, quel est le secret d’être si heureux dans une telle situation?

Le pardon et un changement d’attitude. Quand nous pardonnons, nous devenons libres et devenons messagers de paix, de réconciliation et de bonté. Et qui que ce soit qui nous pique, nous pouvons le(la) prendre dans les bras, et l’aimer. Et dans ce temps sombre et méchant, nous pouvons vivre plein d’amour et plein de paix, de joie et briller comme les étoiles! Gloire à son nom.

J’ai pardonné au docteur de la prison qui ne m’a pas entendu et ne m’a pas donné les médicaments dont j’avais besoin. J’ai pardonné à l’interrogateur qui m’a frappé. Chaque jour je revoyais l’interrogateur et la dernière fois que je l’ai vu, je lui ai pardonné. Je lui ai souri, et avec respect lui ai serré la main pour lui dire au revoir. La minute où je lui ai pardonné et l’ai aimé, cette seconde même, j’ai été rempli d’une joie indicible. J’ai vu dans les yeux de l’interrogateur qu’il avait été amené à me respecter, et alors qu’il s’en allait il ne pouvait pas regarder derrière lui. L’amour est fort comme la mort.

Il nous faut nous débarrasser du poison dans notre corps, parce que si nous ne le faisons pas, nous mourrons. Il nous faut nous débarrasser des deux poisons: premièrement le poison du serpent qui nous a mordu, et aussi le poison en nous qui a été créé par cette morsure. Nous pouvons être débarrassé du premier poison par le pardon, et nous pouvons être débarrassés du second poison par l’humilité, en mourant à nous-mêmes, et permettant le pansement adhésif de l’amour et de la bonté, pour prendre la place laissée vide par la blessure. De telle sorte qu’on ne soit pas un instrument de ténèbres et de revanche, mais que nous pouvons être lumière, et un vase de pardon, et nous pouvons être transformés en ce faisant.

Vous avez certainement quelqu’un dans votre famille, ville, travail ou environnement qui est devenu comme un serpent vénéneux. Alors, pardonnez lui et utilisez l’antidote de l’amour et soyez Victorieux!

Une des opportunités pour le pardon est venue quand j’avais un foulard sur les yeux et qu’un garde tenait ma main pour me guider. Il me demanda « pour quelle raison êtes-vous là? Quel est votre crime?» J’ai dit «je suis un pasteur chrétien». Subitement, il lâcha ma main et dit « alors tu es impur! Je vais dire au autres de ne pas se souiller en te touchant!» Il s’est mis à avertir les autres de ne pas s’approcher de moi. Cela m’a réellement brisé le cœur. L’infirmière aussi, qui prenait soin de nous et nous fournissait les traitements, dit devant tout le monde « dans notre religion, nous ne sommes pas censés te toucher, tu es impur. Baha’i (religion) et chrétiens sont impurs!» Elle ne me donna pas mes médicaments et cette nuit je ne pus pas dormir à cause de mon intense douleur. Suivant les instructions du docteur, ils ne me donnaient pas de médicaments, alors qu’ils en donnaient aux autres, parce que j’étais impur.

Alors que je ne pouvais pas dormir une nuit à cause de la douleur, j’ai subitement entendu le bruit de rats d’égout, avec les bruits forts et perçants qui les caractérisent. Il était près de 4h du matin. Ca ressemblait comme un rire dans un sens.

Même si plusieurs me traitent d’impur et d’immonde, ne passent pas à côté de moi, m’abandonnent, et sont dégoutés de me toucher de peur de devenir impurs à leur tour, je sais qu’aux yeux de Jésus-Christ, et aux yeux de mes frères et sœurs, je suis comme le rat d’égout, beau, et aimable – pas dégoutant et impur – et comme les rats, je peux crier de joie entre ces murs de prison et célébrer mon Seigneur dans la joie et la force.

La joie du Seigneur est ma force. Amen.

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