Le coût de suivre Jésus (1/4)

«De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit:
Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple. Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever? Ou quel roi, s’il va faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille? S’il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.
Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on? Il n’est bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.» (Luc 14.25-35)

Le salut est gratuit mais il vous coûte tout

L’enquêteur George Gallup soutient que moins de 10 pour cent des chrétiens évangéliques pourraient être considérés comme sérieusement engagés (« deeply commited »). La plupart de ceux qui disent être chrétiens ne connaissent pas les enseignements de base et n’agissent pas différemment de par leur expérience chrétienne. George Barna a dévoilé le résultat de sondages : près de la moitié (46%) des évangéliques lisent leur Bible à peine une fois par semaine ou pas du tout. [NdT: ces enquêtes ont certainement été effectuées auprès des seuls chrétiens évangéliques des Etats-Unis d’Amérique, il y a plus de 10 ans en arrière]

Le texte qui précède le passage biblique ci-dessus a exposé l’invitation gratuite de Dieu dévoilée dans l’évangile de Jésus Christ. Il a pourvu à tout, à ses propres frais, et Il invite les pécheurs à se joindre à Son dîner de gala. Vous ne pouvez rien amener, et rien faire non plus pour obtenir une invitation. Dieu pourvoit à tout par pure grâce. Le passage que nous étudions maintenant semble effectuer un brusque revirement, pour nous exposer le coût de suivre le Christ. Il nous enseigne que:

Pour réellement suivre Jésus Christ, il nous faut en examiner le coût, car cela implique de Lui donner une place supérieure à toute autre chose dans notre vie.

Le salut qui vous est offert est à la fois complètement gratuit et au prix exorbitant de votre propre vie. Vous le recevez, c’est gratuit, ça ne vous coûte rien; mais une fois que vous l’avez reçu, vous venez de vous engager avec tout ce que vous êtes, de vous rendre à Jésus Christ. Vous allez protester:  «c’est contradictoire! Comment quelque chose peut-il être gratuit et coûteux à la fois?»

Laissez-moi vous illustrer cela. Supposons que j’aie le désir de gravir le Mont Everest (je n’ai pas un tel désir, et je pense que ceux qui l’ont manquent de bon sens). Mais supposons. Cela revient à environ 50.000€ [NdT: 70000$ dans le texte], et je n’ai pas tant d’argent. Supposons encore qu’un homme d’affaire fortuné ait entendu parler de mon désir, et offre de payer pour l’intégralité de l’expédition: les vêtements spécialisés et l’équipement, le transport, les guides, et l’entraînement. Du coup, c’est totalement gratuit pour moi. Mais si j’accepte son offre, je me suis engagé par là-même à des mois d’entraînement intensif me demandant énormément d’efforts. Ça pourrait même me coûter la vie, car beaucoup de bons grimpeurs sont morts en essayant de gravir le mont Everest. C’est gratuit, et pourtant très coûteux.

Ou encore, considérez qu’un ami m’offre un tour dans son planeur. Il m’invite à me joindre à lui à ses frais. En acceptant son offre, je viens juste de remettre ma vie entre ses mains. Si le vol s’effectue sans encombre, je suis sauf. Mais en cas de crash, je meurs. A l’instant même où j’accepte son offre, je me remets complètement à lui. J’ai confié ma vie, ma propre vie entre ses mains.

Jésus Christ offre l’eau de la vie à quiconque a soif. Mais il nous faut comprendre que lorsque nous recevons Son offre, nous ne nous appartenons plus; nous avons été achetés à prix coûtant. Ainsi, pour réellement suivre le Christ, nous devons considérer ce qu’il en coûte, et non commencer à Le suivre superficiellement, pour nous détourner de Lui plus tard, quand ça devient difficile. C’est l’avertissement que Jésus nous donne dans notre passage.

Pouvez-vous être chrétien sans être disciple?

Le verset 25 est crucial pour interpréter ce qui suit: «de grandes multitudes le suivaient». Tout pasteur aimerait avoir ce type de congrégation. Tout ministère désire davantage d’adeptes. Des pasteurs de grandes congrégations n’ont pas de problème à faire publier leurs livres, et sont invités à prendre la parole à diverses occasions dans le monde entier, en raison du succès qu’ils représentent. Nous mesurons le succès par le nombre.

Mais Jésus était différent. Les foules nombreuses ne le trompaient pas. Il savait que beaucoup le suivaient pour des raisons égoïstes ou superficielles. C’était l’engouement du moment. Peut-être que quelqu’un que vous connaissiez voire vous-mêmes alliez être guéri. Mais Jésus n’était pas un «faux recruteur» (NdT: personne qui se fait passer pour un vrai recruteur afin d’escroquer les personnes en recherche d’un emploi). Il voulait ôter la mauvaise herbe que sont ceux qui Le suivent pour des raisons superficielles, parce qu’Il savait que quand la bataille ferait rage, ceux-ci s’éloigneraient en portant atteinte à Sa cause. Ainsi, il se tourna vers la multitude et leur exposa ce qu’il exigeait de ses disciples.

Il me faut tout de suite faire remarquer qu’il y en a beaucoup dans le cercle évangélique qui font une distinction nette entre l’état de sauvé et celui de disciple. Le salut, disent-ils, est le don gratuit de Dieu, mais le discipulat est d’un coût élevé. Ils disent aussi que, alors que chaque chrétien devrait (en italiques dans le texte) chercher à vivre une vie de disciple, il n’y a pas de relation entre cette attitude et la foi qui sauve. En d’autres mots, il y en a qui sont réellement sauvés, alors qu’ils ne s’engagent pas dans une vie de discipulat. Ils disent qu’il est possible de recevoir Jésus comme son Sauveur et de ne pas le suivre comme son Seigneur.

Je ne trouve aucun fondement pour de telles allégations dans le Nouveau Testament, alors que je peux trouver beaucoup de références scripturaires pour les réfuter. Croire en Jésus Christ comme son Sauveur entraîne inévitablement de le suivre comme son Seigneur. Le salut n’est pas juste une décision qu’un homme prend, mais c’est la puissance formidable de Dieu qui ressuscite une âme morte et lui donne la vie éternelle. Dieu, « qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Phil 1.6). La vie nouvelle que Dieu impartit entraîne inévitablement un nouveau mode de vie en accord avec sa nature, c’est-à-dire dans la croissance en sainteté. La semence de la Parole de Dieu portera des fruits jusque dans la vie éternelle.

Alors que les croyants doivent grandir comme des disciples, et cependant ne jamais y arriver parfaitement pendant cette vie (Phil. 3.12), toute personne déclarant être croyant mais ne cherchant pas à grandir dans l’obéissance au Christ, se trompe lourdement elle-même. Elle dit «Seigneur, Seigneur» mais en ce jour terrible, elle entendra ces mots horribles «Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.» (Matt. 7.23). En empruntant les mots de Paul, «Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne œuvre.» (Tite 1.16)

Ainsi il est possible de suivre le Christ de manière superficielle, et c’est à de tels adeptes que Jésus expose le coût du discipulat. Il sait que la bataille va être intense et Il ne veut recruter personne sous de mauvais prétextes.

Ainsi, celui qui veut suivre le Christ en vérité doit prendre en compte ce qu’il en coûte.

A suivre…

Steven J. Cole, The cost of discipleship, 1999

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