Le coût de suivre Jésus! (2/4)

Jésus a tout d’abord présenté deux des coûts du discipulat (14.26-27); puis, Il donne deux paraboles (14.28-32) qui font toutes deux remarquer qu’il est essentiel de réfléchir longuement au coût et non de se jeter dans l’aventure sans réfléchir. Ensuite il expose un troisième coût du discipulat (14.33). Finalement Il donne l’exemple du sel pour illustrer le coût de ne pas le suivre avec tout ce que nous sommes. Il conclut en avertissant, «Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende».

Avant de passer en revue les coûts que Jésus détaille, arrêtons-nous un moment sur les expressions «s’asseoir et calculer le coût», se référant à l’homme qui bâtit la tour (14.28) et «s’asseoir et prendre conseil», se référant au roi se préparant à partir en guerre (14.31). Toutes deux font référence à une réflexion menée de manière méticuleuse, à l’affut du moindre détail, examinant la situation sous tous ses angles, de manière rationnelle, avant de prendre l’engagement en question. Une réflexion si méticuleuse est opposée à une décision impulsive faite sous le coup de l’émotion, sans vraiment en avoir mesuré les conséquences.

Nos méthodes d’évangélisation aujourd’hui sont fortes pour ce qui est des émotions, mais impliquent peu la raison. Nous invitons du monde dans un stade pour qu’ils y entendent des témoignages d’athlètes reconnus ou des stars de cinéma raconter comment Christ a changé leurs vies. Puis vient un orateur qui les galvanise avec la promesse que Christ peut répondre aux besoins de chacun. L’invitation est donnée, et on demande aux conseillers de se lever de leurs chaises les premiers et de s’avancer, afin que les personnes sur le point de se décider pensent que d’autres sont en train de s’avancer. La chorale ou le groupe de musique joue un chant qui les invite à venir. Descendre les marches semble être la meilleure chose à faire. Submergée par l’émotion, la personne se lève de sa chaise et «se décide pour Christ».

Mais cette personne est-elle sauvée? Par la grâce de Dieu, certaines le sont. Mais même les évangélistes connus admettent que sur le long terme, le taux de celles qui «restent fidèles» parmi celles qui prennent une décision est seulement de 10-15 pour cent. Bien trop souvent, leur décision était basée plus sur l’émotion que sur une réflexion méticuleuse de ce que cela signifie de suivre Christ. Ici, Jésus dit aux foules qui étaient suffisamment intéressées pour adhérer à ce qu’Il disait: «considérez le coût de Me suivre».

Jésus présente en détail trois différents coûts:

1. Il nous faut haïr nos familles et nous-mêmes (14.26)

Wow! La Bible ne dit-elle pas que nous sommes supposés aimer nos familles? Ne dit-elle pas que personne n’a jamais haï sa propre chair? Est-ce que Jésus est en train de contredire la Bible? Bien sûr que non! Mais Il utilise ces termes pour provoquer en nous un électrochoc, pour nous obliger à nous arrêter et à réfléchir à la rigueur de la demande qu’Il nous fait. Ce qu’Il veut faire comprendre, c’est que nous lui devons allégeance et amour à un tel point que notre amour pour nos familles et même pour nos propres vies ressemble à de la haine en comparaison.

Normalement, il n’y a pas de conflit entre aimer Christ et aimer les membres de notre famille. Mais parfois des tiraillements deviennent un bras de fer, et un parent nous met sous pression pour que nous réduisions notre engagement, ou même que nous abandonnions notre amour pour Christ. Dans de telles situations, nous n’aimons ni Christ ni notre parent si nous cédons à la pression. Nous n’aimons pas notre parent, parce que si nous nous inclinons, nous signifions que le Christ n’est pas digne d’être suivi par-dessus tout autre, empêchant ainsi notre parent de sérieusement examiner les affirmations de Christ sur ce qu’Il dit être. Nous n’aimons pas non plus le Christ, ayant placé un être humain pécheur, qui ne s’est pas offert lui-même à notre place pour nos péchés, à une place supérieure à l’Agneau de Dieu qui s’est offert librement comme sacrifice pour nos péchés.

Le théologien/philosophe Francis Schaeffer (maintenant défunt) – dont la vie et les livres ont eu un impact sur des milliers, les décidant à vivre pour Christ – a grandi dans une famille non chrétienne. Après qu’il soit devenu un chrétien, son père ne voulait pas qu’il aille à l’université et ne voulait pas qu’il s’engage dans le ministère, alors que le jeune «Fran» sentait qu’il avait reçu un appel. Le moment venu de prendre la décision d’obéir à ce qu’il pensait que Dieu voulait ou de se soumettre aux désirs de son père, Fran demanda d’une voix tendue, «Papa, donne-moi quelques minutes pour descendre dans la cave et prier». Dans la peur et l’incertitude, il y descendit, et pleura de chaudes larmes, peiné pour son père.

Alors, dans un acte d’une foi simple et désespérée, il fit quelque chose qu’il ne conseillerait jamais à quiconque de faire, mais qui lui semblait être la chose à faire à ce moment-là: il pria, «O, Seigneur, s’il te plaît montre moi». Puis il sortit une pièce de monnaie de sa poche, et dit: «pile, j’y vais malgré les souhaits de papa». Ce fut pile. Toujours pleurant, il s’écria, «Dieu, sois patient envers moi. Si c’est face cette fois, j’irai». Face. Une troisième fois il plaida, «Une de plus, Dieu. Je ne veux pas faire de bêtise avec papa là-haut. S’il te plaît maintenant, que ce soit à nouveau pile». Ce fut pile. Alors il monta les marches et dit à son papa qu’il *devait* y aller.

Son père le regarda durement, puis s’en alla, claquant la porte. Mais juste avant que la porte heurte le battant, ses mots lui parvinrent à travers la porte «Je payerai pour le premier semestre». Ce furent bien des années plus tard que le papa de Fran devint chrétien, mais d’après Francis Schaeffer, ce moment fut la base de son salut, ce moment où Fran proclama «Je dois suivre le Seigneur» (The Tapestry, Edith Schaeffer, pp 60-62).

Si tu es jeune chrétien, tu devrais chercher à être obéissant envers tes parents en toute chose, à moins qu’ils te demandent d’aller contre ce que Dieu veut que tu fasses. Dans un tel cas, il te faut plaider tout en gardant une attitude soumise. Mais si la situation en arrive au point d’avoir à décider entre obéir à tes parents et désobéir au Christ ou obéir au Christ et désobéir à tes parents, tu dois suivre le Christ.
Si tu es une épouse chrétienne, tu as peut-être un mari incroyant qui te dit «je ne veux pas que tu ailles à l’église». Alors que tu dois chercher à être l’épouse la plus aimante et la plus agréable possible, tu dois aussi expliquer à ton mari que suivre Jésus Christ est plus important pour toi que la relation que tu peux avoir avec n’importe qui sur cette Terre. C’est l’application immédiate du verset 26.

Quand Jésus dit que nous devons haïr jusqu’à nos propres vies, à nouveau Il veut dire que c’est en comparaison de l’amour que nous devons avoir pour Lui. Normalement, quand nous suivons Christ Il nous donne le désir de nos cœurs (Ps. 37.4). Il déverse sur nous en abondance joies et plaisirs vrais (Ps. 16.11). Mais il y a des fois où il est facile de se laisser aller à la gratification immédiate de la chair, et il est difficile de suivre le Christ. Le disciple s’y est préparé, en considérant tous les aspects de la question bien à l’avance, et il est décidé à suivre Christ.

C’était le premier coût. Jésus annonce un deuxième coût: celui de devoir porter chacun notre propre croix (14.27)

A suivre…

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