Le Fond de soutien d’évangélistes en Asie (1/4)

Aider les non aidés, atteindre les non atteints

Une des choses les plus étranges qui nous a été donné de voir alors que nous servions le Seigneur en Asie, c’est le débat sur la question, faut-il que les églises occidentales soutiennent des évangélistes Asiatiques pour atteindre les perdus dans leurs propres pays, ou bien est-il préférable de continuer à faire des missionnaires étrangers l’objectif principal de nos efforts et de notre soutien?

Cela revient d’habitude à opposer, d’une part, l’avertissement que nous ne devrions pas soutenir des missionnaires du «Tiers-monde» car cela peut créer une dépendance qui n’est pas saine; et d’autre part, l’argument financier que les organismes qui se spécialisent dans le soutien de missionnaires natifs font souvent remarquer: les travailleurs locaux peuvent vivre avec un budget qui est seulement une fraction de celui d’un travailleur étranger.

Si les deux partis ont des arguments valides qui méritent considération, pour nous, tous deux manquent la cible. Un homme qui s’enfonce dans l’eau, et qui, dans un dernier sursaut, avale encore une gorgée d’air avant de couler définitivement n’en a que faire que ce soit un occidental ou un asiatique qui lui jette une bouée de sauvetage! Tout ce dont il se soucie, c’est d’être sauvé avant qu’il ne soit trop tard. Il semble que bien des chrétiens dépensent leur temps précieux à débattre sur qui devrait effectuer ce travail, alors que des millions de gens autour d’eux s’enfoncent dans une éternité en enfer.

Nous sommes convaincus que le meilleur moyen pour que le travail soit fait consiste à ce que le Corps de Christ de par le monde travaille ensemble. Ce n’est pas la question de savoir si des étrangers ou des locaux font le travail. L’un comme l’autre ont des forces et des faiblesses, et ils se complémentent l’un l’autre.

Il y a bien des années, Paul a eu le privilège d’assister à une rencontre dans le Nord du Myanmar (anciennement Birmanie), avec beaucoup de principaux leaders d’églises de maisons Chinois. Un homme, frère Wang, avait passé 23 années de sa vie en prison pour l’évangile. Après sa libération, il voyagea dans toute la Chine, visitant plusieurs églises et renouvelant ses relations avec les principaux leaders .

Frère Wang se leva d’un bond et s’adressa en tout premier aux leaders de missions occidentales présents dans la pièce. Après des dizaines d’années passées en prison, plus question de tourner autour du pot, comme c’est si souvent le cas en Chine. Il dit, «Nous sommes sensibles à votre volonté d’aider à atteindre la Chine. Cependant, bien des fois vous venez avec vos idées toutes faites et vos plans, et commencez à nous donner des ordres. Vous ne prenez même pas le temps de nous demander quels plans et stratégies nous avons pour atteindre notre propre nation. Pour être honnête, nous préfèrerions vous voir tous partir, car vous êtes des empêcheurs de tourner en rond, et l’expansion de l’Evangile en Chine est ralentie par votre travail.»

Alors que ses mots étaient traduits en anglais, le silence se fit parmi les étrangers dans la pièce. On ne leur avait jamais dit la vérité d’une manière si directe auparavant. Les autres leaders Chinois dans la pièce étaient un peu embarrassés par la rudesse de Frère Wang, mais je remarquais, alors qu’ils baissaient les yeux, que tous acquiesçaient de la tête.

Il est important de comprendre que frère Wang n’était pas en train de dire qu’il n’y avait pas de place pour des chrétiens étrangers désireux de servir en Chine. Mais ils doivent aller pour servir et non pour être servis. Ils devraient apprendre la vision que Dieu a donné aux croyants locaux et devenir participants de cette vision, plutôt que d’imposer leur propre ordre du jour.

Asia Harvest, lettre de nouvelles d’avril 2012, 1/4

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