Xinjiang — Nouveau livre de Paul Hattaway

Photo : Chameaux traversant le désert de Kumtag dans l’Est du Xinjiang.

 

Depuis les lignes de front

12 Écris à l’ange de l’Église de Pergame: Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë, à deux tranchants: 13 Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure.
14
Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité. 15 De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. 16 Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche.»
(Apocalypse 2:12-16).

C’est une grande joie et un privilège de servir l’Église persécutée dans toute l’Asie, et les nombreuses leçons inestimables de vie et de foi que nous avons apprises des chrétiens persécutés sont trop nombreuses pour être comptées. Nous partageons un de ces témoignages dans cette newsletter. Cependant, nous devons faire attention à ne pas aller trop loin en idolâtrant les croyants persécutés comme s’ils étaient sur un niveau spirituel différent, au-dessus de nous autres.

L’Église de Pergame était sans aucun doute impatiente d’entendre ce que le Seigneur Jésus ressuscité leur avait écrit. Il commença par les féliciter pour leur persévérance dans la souffrance, l’un de leurs membres étant même devenu martyr pour sa foi. Mais, reprenant la parole, le Seigneur leur a dressé un avertissement solemnel, menaçant de venir se battre contre certains membres de l’église s’ils ne se repentaient pas ! Être persécuté ne garantit pas la sainteté dans nos vies. C’est d’être lavé par l’eau de la Parole et transformé par le Saint-Esprit qui produit la sainteté et le fruit de l’Esprit.

La persécution exerce une pression intense sur les personnes fragiles, qui réagissent souvent négativement à la pression. C’est la réalité de notre marche avec le Dieu Vivant. Nous avons besoin de lui à chaque instant, et Sa grâce nous soutient. Soyons reconnaissants pour nos frères et sœurs qui ont tant enduré pour le royaume de Dieu, mais puissions-nous ne jamais les idolâtrer en cherchant à obtenir d’eux des choses qui ne peuvent être obtenues que si nous demeurons dans la glorieuse présence du Roi des rois.

XINJIANG – Porte d’entrée de la Chine sur le monde –

Tome 6 des « Chroniques chinoises »
par Paul Hattaway

Dans ce bulletin, nous sommes heureux d’annoncer la parution du sixième livre de notre série sur le puissant renouveau qui a balayé la Chine au cours des 50 dernières années. La série Les Chroniques de Chine se révèle être un grand encouragement et enrichir la vie spirituelle de ceux qui en lisent les livres.

Le Xinjiang (prononcez «Shin-djiang») est une vaste région du Nord-Ouest de la Chine qui fait trois fois la taille de la France. Elle a fait la une des journaux ces dernières années suite au génocide que le Parti communiste chinois y a commis contre plus d’un million de musulmans ouïghours.

Le Xinjiang a également une longue histoire chrétienne qui remonte à 1 400 ans. Aujourd’hui, il y a près d’un million de croyants, principalement parmi les Chinois Han qui ont émigré dans la région au cours des dernières décennies. Ce livre se concentre sur les efforts héroïques pour atteindre les Ouïghours et d’autres groupes musulmans qui sont toujours encore quasiment sans impact de l’Évangile.

Le reste de ce bulletin est un extrait du livre « XINJIANG : la porte d’entrée de la Chine sur le monde ». Il partage le témoignage poignant de Simon Zhao, qui s’est rendu au Xinjiang en 1949, seulement pour que les communistes le jettent en prison pendant 31 ans, où il a été battu presque quotidiennement. Alors qu’il pensait qu’il avait été oublié depuis longtemps par Dieu et les chrétiens, voilà que le Seigneur l’a miraculeusement fait sortir de prison et lui a donné un puissant ministère parmi les églises de maison de Chine, les inspirant à porter l’Évangile à ceux qui n’en ont pas encore entendu parler.

Vous pouvez commander une copie du livre papier ici. Une version e-book (kindle) est également disponible.

Alternativement, si vous envoyez un don à un projet Asia Harvest, veuillez indiquer que vous souhaitez un exemplaire gratuit du livre et nous nous ferons un plaisir de vous en envoyer un.

SIMON ZHAO – Une vie versée pour Jésus

Wen Muling et Simon Zhao, un couple jugé digne de souffrir pour le Seigneur Jésus-Christ.

Simon Zhao Haizhen était au début de la trentaine lorsqu’il a été nommé responsable de l’évangélisation d’un groupe missionnaire chinois appelé «Groupe Spirituel du Nord-Ouest».

Au cours d’une réunion de prière, le Saint-Esprit a donné une vision à Simon alors qu’il priait sur une carte de la Chine. Le Seigneur a fait ses pensées se focaliser sur le Xinjiang, alors il plaça ses mains sur cette partie de la carte et pria avec une grande ferveur.

Plus tard, Simon rencontra d’autres chrétiens qui avaient également été appelés par Dieu pour apporter l’évangile au Xinjiang et dans les régions musulmanes au-delà. Parmi eux se trouvait une jeune femme nommée Wen Muling, qui devint plus tard sa femme.

Simon Zhao prépara une équipe de six missionnaires du «Groupe Spirituel du Nord-Ouest» avec laquelle il se rendit au Xinjiang en 1949. Ils parcoururent une grande partie du chemin à pied, sauf dans certaines régions éloignées, où ils montèrent à cheval ou à dos de chameau. En chemin, ils gagnèrent de nombreux soldats à la foi en Christ, car ce fut une période troublée de l’histoire de la Chine avec des bouleversements généralisés.

Désireux de planter l’évangile dans un sol vierge, à l’hiver 1950, Zhao conduisit son équipe dans une ville oasis isolée, mais les nouvelles autorités communistes leur ordonnèrent de partir. Ils se déplacèrent alors vers l’ouest jusqu’au Kashgar, où quelques jours plus tard, Zhao a été arrêté et jeté en prison. Sa Bible de poche a été confisquée et trois longues décennies se sont écoulées avant qu’il ne voie une autre Bible.

Chaque membre du «Groupe Spirituel du Nord-Ouest» a été emprisonné et condamné à des peines extrêmement sévères, seul Simon Zhao en est ressorti vivant. Sa femme Wen Muling était enceinte de leur premier enfant au moment de son arrestation et elle a fait une fausse couche. En 1959, elle mourut dans la prison pour femmes, mais, et c’est cruel, Simon n’en fut informé que 14 ans plus tard en 1973.

Au cours de ses premières semaines et de ses premiers mois dans le camp de travaux forcés, les gardiens ont tenté de faire renoncer Simon à sa foi, mais lorsque cela a échoué, ils lui ont ordonné d’arrêter de prier, se mettant à le battre chaque fois qu’ils le surprenaient en train de le faire. Il n’a jamais cessé de prier, mais a appris à le faire en secret quand personne ne le regardait.

Au bout d’un moment, les gardes ont pensé que Zhao devait avoir changé parce qu’ils ne le voyaient plus prier, alors ils lui ont ordonné d’écrire un article pour le journal de la prison, louant le pouvoir transformateur du système communiste. Quand ils ont vu ce qu’il avait écrit, les gardes sont devenus furieux. Son article consistait en un court poème sur la beauté de Jésus et un croquis de la croix.

Les autorités de la prison ont torturé Simon sans pitié, lui faisant claquer un lourd banc de bois sur le dos et lui donnant des coups de pied sur tout le corps. Sa peine a été prolongée de plusieurs années. Il a été envoyé travailler dans une mine de charbon, où la plupart des prisonniers mouraient en quelques mois à cause des conditions insalubres et du travail éreintant. Il devait respecter un quota journalier de plusieurs tonnes de charbon, tâche impossible pour un homme aussi petit et frêle. Non seulement devait-il extraire le charbon, mais il devait aussi le transporter à la surface dans un panier attaché à son dos.

Les prisonniers étaient contraints, année après année, de travailler 14 heures par jour, sept jours par semaine. La nourriture était maigre et rance. En été, la chaleur était étouffante et en hiver les températures chutaient bien en dessous de zéro. Des centaines de prisonniers arrivés à la mine périssaient en quelques mois à peine. À de nombreuses reprises, Simon Zhao était si épuisé qu’il ne pouvait que ramper sur le sol avec sa charge. Son corps s’est détérioré, même si son esprit est resté vif.

Pendant des années, Simon a discrètement témoigné à beaucoup de ses codétenus, et certains ont cru en Jésus. Il y avait quelques autres chrétiens dans le camp de travail, mais les autorités les ont placés dans des cellules et des unités de travail séparées, ne leur permettant d’avoir qu’un contact éphémère entre eux.

En dehors de la présence fidèle de son Seigneur, qui avait promis de ne jamais le quitter ni l’abandonner, Simon se sentait complètement seul. Pendant toutes les années où il est resté en détention, il n’a pas été autorisé à recevoir de visiteurs. Ses proches ne savaient pas s’il était mort ou vivant, et alors que les années de silence se prolongeaient en décennies, peu de gens pensaient à lui ou priaient pour lui.

Simon Zhao s’est rappelé plus tard que pendant ces années difficiles, il regardait périodiquement les étoiles et se souvenait de la vision que Dieu lui avait donnée, ainsi qu’à ses collègues, pour ramener l’évangile jusqu’à Jérusalem. Il priait souvent : « Seigneur, je ne pourrai jamais aller à Jérusalem, mais je prie pour que tu suscites une nouvelle génération de croyants chinois pour accomplir la vision.»

Après de nombreuses années de souffrance dans la mine de charbon, Simon était presque mort, alors les autorités l’ont transféré dans une usine chimique dans une autre partie du Xinjiang. Ce nouveau travail était encore pire, car il était exposé à des gaz toxiques et à des produits chimiques toxiques. Chaque soir, après le travail, il devait se présenter à la prison locale, où les coups continuaient.

Malgré le traitement brutal infligé à Zhao, Dieu n’avait pas oublié son serviteur. À une occasion, lors d’une violente tempête hivernale, les gardes ont refusé de laisser Simon rester dans le bloc cellulaire chauffé, le déshabillant jusqu’à ses sous-vêtements et le forçant à se tenir dehors dans la neige. Alors qu’ils le poussaient vers la porte, ils disaient moqueusement : « Tu crois en ton Dieu, alors prie et demande-lui de te garder au chaud !»

Pendant les premières minutes, le vent froid déchira sa chair comme un rasoir. Simon a crié au Seigneur d’avoir miséricorde envers lui, et quelque chose d’étonnant s’est produit. Il ressentit une immense chaleur, à tel point qu’il eut bientôt de la sueur qui coulait de son corps comme s’il se détendait dans un sauna ! La neige autour de ses pieds a commencé à fondre à cause de la chaleur émanant de son corps, et il a appelé ses compagnons de cellule. Quand ils regardaient par la fenêtre, ils pouvaient à peine en croire leurs yeux. De la vapeur montait de son corps !

Cependant, les miracles aussi spectaculaires étaient rares et, la plupart du temps, il souffrait terriblement. Les prisonniers ouïghours étaient particulièrement cruels envers Simon parce qu’il était un « mangeur de porc » chinois détesté. Il a décrit plus tard la façon dont les Ouïghours l’ont battu comme «de la même manière qu’ils entourent et sautent sur une chèvre qu’ils ont décidé de tuer».

À une occasion, Simon a été battu et a reçu des coups de pied si violents que son crâne s’est fracturé et qu’il est tombé au sol. Alors qu’il était inconscient, il eut une vision dans laquelle le Seigneur lui parla avec amour : «Mon enfant, je suis avec toi. Je ne te quitterai ni ne t’abandonnerai jamais.» Lorsqu’il a repris conscience, il s’est touché la tête à l’endroit où son crâne avait été brisé et a découvert que la blessure avait été miraculeusement cicatrisée.

Simon Zhao a été battu pendant la majeure partie des 31 années qu’il a passées en prison. Ce n’est que les dernières années qu’il y a passé, alors qu’il était un homme âgé dans la soixantaine, qu’il n’a plus été soumis à la torture physique. Pendant ces longues années derrière les barreaux, il a écrit ce court poème :

Je veux vivre la même douleur et la même souffrance que Jésus sur la Croix,
La lance dans son côté, la douleur dans son cœur.
Je préfère sentir la douleur des fers à mes pieds,
Que de parcourir l’Egypte sur le char de Pharaon.

Un jour, en 1981, le directeur de la prison a annoncé : « Le gouvernement de la République populaire de Chine a décidé d’avoir pitié de vous et de vous faire preuve d’indulgence pour les crimes que vous avez commis contre notre nation. Vous êtes libre de partir.»

L’homme de Dieu retourna dans sa cellule, hébété et engourdi. Il ne s’était jamais attendu à ce que ce jour vienne.

Simon Zhao après sa libération en 1981.

Lorsque Simon a été arrêté pour la première fois en 1950, il était dans la fleur de l’âge. C’était un homme énergique au début de la trentaine et sa belle jeune femme attendait leur premier enfant. Dieu les avait appelés à prêcher l’Evangile à des groupes musulmans non atteints, et la vie était enrichissante et passionnante. Maintenant, 31 ans plus tard, il avait une longue barbe blanche et sa femme et son bébé étaient morts des décennies plus tôt.

Zhao a franchi les portes de la prison dans une Chine complètement différente de celle qu’il avait connue. Il a échappé à tout le règne de Mao Zedong, y compris sa mort en 1976, sauf les tout premiers mois. Il a échappé à la folie de la Révolution culturelle de 1966 à 1976, lorsque des millions de personnes ont été tuées par des gardes rouges fanatiques. Mais son corps a été endommagé par des décennies de torture et de travail éreintant, et son visage était marqué de rides profondes de plus de trois décennies dans la fosse aux lions.

Personne n’attendait Simon Zhao à l’extérieur de la prison. Tous ceux qu’il connaissait étaient morts ou l’avaient oublié depuis longtemps. Il n’avait nulle part où aller et personne à voir. Sans le sou, il ne pouvait même pas se permettre de prendre un bus pour aller en ville.

Le camp de travail de la prison faisait partie de sa vie depuis si longtemps qu’il a décidé de construire une hutte de fortune juste à côté de l’entrée. Alors qu’il était allongé dans sa hutte humide et froide, son esprit revenait parfois à sa vie de jeune homme et à l’appel que Dieu lui avait lancé. Il avait essayé d’obéir à Dieu, mais cela n’avait pas marché. Il espérait qu’il mourrait bientôt, car il savait que le ciel était un endroit bien meilleur, où toute la douleur serait supprimée pour toujours.

Après un certain temps, les chrétiens de Kashgar ont entendu parler de Simon Zhao et de son témoignage. Avec un profond respect, ils ont apporté au saint vieillard de la nourriture et une Bible, et ils l’ont aidé de diverses manières.

La nouvelle de la remarquable survie de Simon s’est répandue d’église en église dans le Xinjiang, et bientôt des histoires à son sujet ont été rapportées dans d’autres parties de la Chine.

Un responsable d’église de maison de la province du Henan s’est rendu au Xinjiang pour le rencontrer et l’a persuadé de faire le long voyage jusqu’au Henan pour partager sa vision pour atteindre les groupes humains non atteints à une nouvelle génération de chrétiens. Un responsable principal d’une église de maison a partagé l’impact que Simon Zhao a eu sur les membres de son église :

« Je me souviens de Simon Zhao comme d’un frère aîné des plus respectueux. C’était un grand soldat pour le Christ, l’un des plus grands chrétiens chinois. C’était un formidable enseignant de la Bible, capable de manier avec sagesse la Parole de Dieu. Le Saint-Esprit parlait toujours aux  cœurs des gens à travers son ministère. Jusque-là, le travail missionnaire n’avait pas été une priorité majeure dans nos églises. Nous étions occupés à gagner des gens à Christ, mais le Seigneur a commencé à nous montrer que nous devions aussi lever les yeux et élargir notre vision au-delà des frontières de la Chine, en particulier vers les pays liés par l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme.»

 

Simon Zhao partageant lors d’une réunion de groupe de maison à la fin des années 1980.

«Les membres de notre église aimaient l’oncle Simon comme leur propre père et se sentaient très proches de lui. Il avait été privé de communion avec d’autres croyants pendant des décennies, mais maintenant le Seigneur lui a donné des fils et des filles spirituels qui le respectaient profondément. Les sœurs de l’église cuisinaient pour lui, lavaient ses vêtements et l’aidaient comme elles le pouvaient. Elles le traitaient comme elles l’auraient fait à un ange de Dieu.

A cette époque, nous avons publié un magazine pour encourager les croyants. Simon a refusé d’écrire des articles ou de partager son témoignage, disant : « Je ne veux pas concentrer l’attention sur moi.»

Son ministère était très puissant et un feu s’est allumé dans le cœur de tous ceux qui l’ont entendu. De nombreuses larmes ont coulé et des milliers de croyants ont été touchés et ont reçu un appel à l’œuvre missionnaire. »

Simon Zhao est finalement allé rejoindre le Seigneur le 7 décembre 2001, parmi des chrétiens qui l’aimaient. Il avait 83 ans.

Depuis ce temps, les réseaux d’églises de maison chinoises ont envoyé des milliers de missionnaires dans les nations non atteintes entourant la Chine.

« Oncle Simon », comme on l’appelait affectueusement, avait appris que le Seigneur termine toujours ce qu’il commence et qu’il est fidèle à accomplir toutes Ses promesses.

Lettre de nouvelles d’Asia Harvest juin 2022

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